Je vais mélanger ici les connaissances acquises grâce à ma formation en soin coopératif, des articles lus sur internet et une étude sortie en 2010 sur le pouvoir du choix chez un individu.
Les êtres vivants (humains ou animaux) exercent du contrôle sur leur environnement en faisant des choix, en sélectionnant les comportements qui amènent des résultats souhaitables ou en évitant de résultats indésirables.
Le comportement sera, donc, une réaction de l'animal pour répondre à un besoin. Un choix fait pour contrôler son environnement.
Une recherche suggère d'ailleurs que le contrôle (donc le choix) sur l'environnement peut protéger les individus de développer de réponses inadaptées.
Passons ensuite aux comportements indésirables :
Si le comportement est une réponse naturelle (aboyer, fuir, uriner) faite pour répondre à un besoin... Qu'est ce qui le rend "indésirable"?
C'est la perception de l'humain !
Evidemment, moi non plus ça ne me plait pas si mon chat marque son territoire partout dans la maison (faire ses griffes sur le canapé/faire pipi sur mon lit).
Je veux bien qu'il ait ce comportement, qui est naturel pour lui, mais pas dans ce contexte.
L'impossibilité d'effectuer ses propres choix, et donc l'absence de contrôle va amener l'animal à développer des comportements qui lui permettront de prendre le contrôle de toutes les manières possibles sur son environnement, développant ce qu'on appelle "trouble du comportement", comme les stéréotypies, la dépression, etc.
Comportement -> Conséquence.
Si la conséquence est agréable, elle aura plus de chances de se reproduire, le comportement se renforce (R-/R+).
Si la conséquence est désagréable, le comportement aura moins de chance de se reproduire (P-/P+).
Un exemple? Mon cheval n'a pas accès à l'herbe à volonté. On part marcher à l'extérieur mais je ne le laisse pas manger (absence de choix). Mon cheval tire vers l'herbe (comportement "inadapté") jusqu'à arracher la longe (comportement "indésirable") pour manger ("conséquence" agréable).
Le comportement aura plus de chance de se reproduire à l'avenir. Le comportement est devenu un renforçateur, même s'il est indésirable pour nous.
Qu'on s'entende, je ne parle pas de dominance et autres théories associées, les animaux ne font RIEN pour nous embêter/se venger/nous punir, etc.
Au niveau des humains, il a été démontré que les personnes en bonne santé auront tendance à surestimer leur capacité à contrôler l'environnement et leur capacité à réussir dans des situations impliquant un choix (En gros, ils ont "confiance en eux"), alors qu'une personne déprimée sera meilleure juge de sa capacité de contrôle.
D'ailleurs, lorsque les tentatives de contrôle échouent, les personnes en bonne santé ont plus souvent tendance à rationaliser les résultats au lieu d'admettre que leur contrôle a été compromis (ce qu'on appelle les "mauvais perdants" ou la "mauvaise foi" dans la vie de tous les jours).
L'étude montre que la lutte pour augmenter ou diminuer le contrôle peut être à l'origine des troubles anxieux et de l'alimentation ainsi que de la toxicomanie.
Priver un animal de choix provoque du stress, même s'il ne subit aucun inconfort (ex. La contention).
A l'inverse, la possibilité de choisir réduit le stress et la douleur, et facilite la régulation émotionnelle face à un événement stressant.
En fin de compte, la perception du contrôle semble être essentielle pour un fonctionnement sain.
Offrir des choix à votre animal, lui donner du contrôle sur sa vie, est capital.
C'est prendre soin de lui physiquement et émotionnellement.
Quels sont les choix que vous leurs laissez déjà maintenant?
